DCS: F-14B par Heatblur Review

DCS: F-14B par Heatblur Review

1 Introduction

“Négatif Ghostrider …….”

Après « seulement » 4 ans de travail Heatblur nous « offre un avion mythique, une légende dans le monde de l’avion et également dans le cœur de millions de passionnés prépubères des années 80.
Hollywood et Top-gun étant passés par la ….
Les apprentis Maverick (et Goose)  et ceux n’ayant aucunes idées de ce que je raconte, ont  maintenant la possibilité de piloter un avion hors du commun livré » ici dans un module  qui  fera date dans le monde de la simulation sur PC. Tant au niveau de la modélisation globale de l’avion que dans l’innovation et l’interface Homme machine mise en œuvre.

 

«A deux c’est mieux » 

Car comme vous le lirez ci-dessous le F-14 Tomcat ici dans sa version B n’est pas seulement un module DCS proposant un chasseur embarqué à géométrie variable de 30 tonnes (avec armement) destiné à l’interception des flottes de bombardiers russes. 
Mais c’est le vrai premier module DCS proposant nativement une simulation d’équipage d’avion de combat.
Dans DCS le F-14 peut bien sûse piloter tout seul, mais il ne peut être vraiment efficace que si le pilote et son RIO (Radar Intercept Officer) travaillent en totale coopération. 

Pour être totalement clair on ne pourrait pas exploiter correctement le Tomcat sans RIO et cela HeatBlur l’a parfaitement compris.
Conscient de cette obligation propre à l’avion, HeatBlur s’est donc lancé en plus de la modélisation 3D, de son modèle de vol et de son système d’armes dans la création d’un RIO IA (géré par l’ordinateur) et d’une interface pour interagir avec lui.

Pour ce test nous allons changer notre facon de vous présenter la situation, au lieu de ne vous sortir qu’un test « technique classique » nous prenons le parti de vous confier aussi, aprés presque un mois de vols sur ce module, les avis et témoignages de l’équipe de test et d’un simer « débutant » sur DCS.
Cela permettra peut être, à certains d’entre vous de vous retrouver dans un des témoignages.

Alors commençons la visite du « gros matou »

2 Installation

Après un petit tour sur la boutique officielle ou via Steam il vous suffira de lancer la version stable ou beta pour télécharger et activer le module F-14B.
Comptez un peu plus de 2 go à télécharger .
Y sont incluses une quinzaine de missions d’apprentissage et autant voir plus de « skins » des différentes flottilles ayant mis en oeuvre des F-14B.

Coté Hardware si le F-18C et le Harrier passent sans soucis sur votre machine, le F-14 fera de même, mais il est à noter que pour des missions multi ou lourde 16 go de ram sont plus que recommandé !!
Une des machines les plus « light » de l’équipe des testeurs est une vieux I5 2500K 20 Go de ram et une Nvidia 1080. Dans cette configuration qui assure sans peine le F-14 le seul facteur limitant est le CPU 4 core qui est souvent exploité à 100%.

3 Jester un IA qui vous veut du bien

Heatblur inaugure une nouveauté sous DCS World : le coéquipier IA.
En l’occurrence, c’est un certain Jester qui occupe la fonction de Radar Intercept Operator (RIO) quand aucun être humain n’occupe la place arrière du module.

Interface : réinventer la roue

Le rôle de Jester est de permettre à un joueur seul d’utiliser le F-14, alors que celui-ci est un appareil strictement biplace. À cette fin, le pilote humain dispose d’une interface sous la forme d’une roue d’ordres, à l’image de celles qu’on trouve dans certains first person shooters. Cette roue est un menu d’ordres qui vient se sur-imprimer momentanément dans la vue cockpit.
On peut y naviguer via une combinaison de touches (ctrl + chiffre), ou par mouvements de la tête via un TrackIR. L’ordre est validé via une touche au clavier ou une commande HOTAS de votre choix.
Jester collationne vocalement l’ordre, ou, le cas échéant, vous informe de l’impossibilité de l’exécuter – par exemple si vous lui demandez de larguer les bidons alors que vous avez laissé le master arm sur off.

Tout cela est très efficace, intuitif et ergonomique. Choix d’armements air-sol, de caractéristique des salves, de distance, d’azimut et d’élévation de la zone à scanner au radar, etc… Presque tout ce que l’on peut demander à un RIO de faire est disponible : paramétrage des radios, de l’armement, des systèmes de navigation, de guerre électronique…
Presque, car il manque encore, par exemple, les commandes relatives à la nacelle de désignation laser à caméra thermique LANTIRN.
Il faudra tout de même de l’entraînement pour mémoriser la position des commandes sur la roue : cela fera gagner un temps précieux, notamment aux moments où la charge de travail est intense – combat, approche, etc.

Un bémol toutefois pour l’introduction de coordonnées géographiques afin que Jester crée un point de navigation : c’est assez long et fastidieux. On a plus vite fait de passer en place arrière (car cela aussi c’est bien sur possible) et de taper tout ça via le clavier de la centrale de navigation.
L’interface même est parfois perfectible, pointage décalé ( en VR ) , ordre non pris en compte, ce qui oblige de s’y reprendre à deux fois.

Grayson Frohberg, qui a prêté sa voix à Jester, a fait un très beau travail. Tout cela est on ne peut plus crédible, tout à fait naturel et de bon aloi.

Et pour ce qui veulent vraiment « parler » avec Jester il y a la possibilité d’utiliser un logiciel externe de reconnaissance vocale comme Voice Attack, pour vraiment lui parler.

L’IA Jester 

Témoignage : »Il réduit  la charge du pilote, au point que j’ai même parfois eu le sentiment de n’être qu’un chauffeur pour le gars assis derrière moi, humain ou non »

L’IA Jester n’est pas parfaite et demandera encore des ajustements. Il réduit aussi la charge du pilote, au point que j’ai même parfois eu le sentiment de n’être qu’un chauffeur pour le gars assis derrière moi, humain ou non.
Il n’est pas qu’un exécutant qui applique aux systèmes du RIO les changements que vous lui demandez. C’est un coéquipier dont la présence apporte une réelle plus-value.
Il vous alertera de toutes sortes d’évolutions de la situation tactique, pourra vous conseiller lors de vos approches si vous sélectionnez cette fonctionnalité dans le menu des options spéciales, se payer bruyamment votre tête en paraphrasant Obi-Wan Kenobi quand vous galérez lors d’un ravitaillement en vol.
Il  évaluera vos appontages avec parfois une bonne dose d’irrévérence ou encore vous indiquera la position du bandit que vous avez perdu de vue lors d’un engagement tendu. Il est également possible de lui faire dérouler la check-list de mise en route, ce qui est extrêmement pratique pour apprendre vite et bien à faire un ramp start dans les règles de l’art.

L’engagement multi-cibles en BVR (Beyond Visual Range, ou hors de portée visuelle) au moyen de missiles AIM-54 est un des grands moments que Jester peut vous donner à vivre : il gère impeccablement le mode Track While Scan (TWS, poursuite sur informations discontinue) et vous mâche le travail pour envoyer les colis à leurs destinataires en temps et heure.

Témoignage :On ne s’en lasse pas ! Bref, voilà un excellent frère d’armes virtuel que l’on espère voire encore progresser.

Jester est sans doute l’IA le moins crétin de DCS World (au royaume des aveugles…). Il reste encore du travail, toutefois. Outre les fonctionnalités demeurant à développer, notre RIO a encore quelques difficultés à localiser un bandit en combat rapproché quand l’avion n’est pas en assiette horizontale.
Par exemple, en virage serré sur la tranche, quand le bandit sort de vos 6h pour s’approcher de vos 12h et se manger un Sidewinder dans la mâchoire, Jester peut vous annoncer qu’il est dans vos 6h.

On l’encouragera donc à progresser mais Jester et son interface me semble être une très bonne solution pour gérer un second membre d’équipage IA.
Pas la peine d’humilier notre nouvel ami en lui disant que Goose était meilleur que lui.

Témoignage « Pour moi c’est une nouvelle référence, qui je l’espère sera amélioré et copié par d’autres éditeurs tiers de DCS World.« 

3 Modélisation

Modélisation 3D

La modélisation 3D  de l’avion est de très grande qualité, une des meilleures  jamais produite pour un modules DCS. Pas une partie mobile ne manque à l’appel, de l’immense canopée  surplombant le cockpit somptueux au système de spoiler, pour finir bien sur par les ailes à géométrie variable.
L’intérieur du cockpit est plein de petits détails, par exemple des câblages « bricolés » autour du HUD , la patine des banquettes à la peinture défraichie, les reflets du soleil sur les écrans . Tous ces détails  rendent compte de la maitrise de HeatBlur dans ce domaine et confirment qu’ils font partie des meilleurs développeurs tiers de DCS.
Les textures rendent parfaitement l’image d’un avion qui a vécu, traces d’usures et shader simulant « les tôles fatiguées » sont de la partie.
On voit que l’avion a une  longue carrière bien chargée derrière lui.
En VR certains instrument sont même parfois difficilement lisibles, le sélecteur TACAN, le sélecteur d’armement dans le poste du RIO notamment.
les modèles 3D des pilotes n’est pas en reste la combinaison, le casque usés jusqu’à la corde  sont simplement superbes.
L’extérieur est aussi soigné, avec tout les détails et effets d’usures nécessaires, qui en font l’un des plus beaux avions de DCS.

Modélisation extérieure

Modélisation Cockpits

PILOTE

RIO

Modèle de vol

Fini les commandes de vol électriques. Après le Mirage et le Hornet, retour aux vols à l’ancienne. Le F14 Tomcat est un avion qu’il faut tenir, et la voilure à géométrie variable y est aussi pour quelque chose. Il faut trimmer en fonction de la position des ailes, qui ramène le centre de portance vers l’arrière à haute vitesse.
Chaque mouvement que l’on demande à l’avion entraine des effets à contrer, en virage il faut tenir la bille au centre, à l’ancienne, comme un warbird. En fait le F14 c’est cela, un warbird à réaction. Sans être un avion difficile, il faut quand même le surveiller.
Le matou est bien sur taquin mais il vous préviendra toujours avant de  sortir de sa zone de confort et de déclencher une vrille souvent signe de poignée d’éjection.
Les emports influencent grandement ses performances et sa soif de pétrole, alors calmez tout de suite cette envie d’engager un dogfight pleine PC avec 4 Phoenix sous le ventre.

Au rayon des nouveautés, l’arrivée des turbulences de sillage est à noter. Désormais si vous passez dans le sillage d’un autre appareil, ou même l’un de vos missiles, le F-14 tremble, vibre, voir fait une embardée. Il faudra faire attention notamment lors des ravitaillements aériens.

 

Modélisation moteurs

Nous sommes ici en présence de la motorisation la plus performante qui ait équipé le F-14 dans sa carrière opérationnelle : le General Electric F110, que l’on trouve aussi sur le F-15 et le F-16. Le F-14B dispose de la déclinaison FE-400 (F110-GE-400, donc). L’ensemble de l’interface homme-moteur est simulé.
C’est ainsi que nous bénéficions de l’Augmenter Fan Temperature Control(AFTC) : un automatisme filtrant les mouvements de la manette des gaz pour empêcher qu’ils ne se traduisent par un calage ou des dommages au moteur. Vous pouvez donc, dans toutes les conditions de vol, passer sans cesse comme une brute de la position la plus avancée à la plus reculée de la manette sans caler votre moteur ni l’endommager.
Cela semblera normal aux habitués des avions les plus modernes mais à l’époque où l’AFTC est apparu, c’était un raffinement envié. L’AFTC pilote également les tuyères à géométrie variable, tandis que l’Air Inlet Control System(AICS) se charge de la géométrie variable des entrées d’air.

D’autres systèmes fort aidants équipent ce moteur et sont ici fidèlement simulés. Sans être exhaustifs, citons par exemple un limiteur de poussée asymétrique qui limitera un moteur à la postcombustion (PC) minimale tant que la PC de l’autre ne sera pas engagée. Enfin, notre F-14B bénéficie d’une automanette. Si vous êtes entre 75 et 90% rpm, train sorti et sans charge sur les suspensions, vous pourrez engager cette merveille qui vous maintiendra à l’incidence (AoA pour Angle of Attack) idéale pour l’approche. La reproduction de ce système est bluffante, et on resterait des heures à voler comme ça rien que pour regarder bouger les manettes tandis que l’avion reste à son AoA cible comme un train reste sur ses rails…

D’un point de vue pratique, le module restitue tous ces systèmes admirablement bien.
Les manettes du F-14 sont équipées de crans. Celui qui sépare le ralenti et l’extinction est simulé par la nécessité d’actionner la manette à la souris pour le franchir. Il n’y aura donc pas d’extinction accidentelle du moteur. Celui qui sépare la position plein gaz sec de la postcombustion est concrétisé par un court segment mort – vous poussez les manettes et rien ne se passe au niveau du régime moteur – tandis qu’un un « clic » très audible indique le franchissement du cran.
Pas besoin de regarder les instruments moteurs pour savoir si vous êtes ou non en PC. C’est très appréciable.

Les moteurs, leurs performances et l’interface homme-machine font l’objet d’une simulation d’un standard remarquable. Comme toujours en simulation, au poste de pilotage, on entend un peu mieux le bruit des moteurs qu’en vrai, et cela vient compenser tout ce que l’on ne ressent pas physiquement. Il en va de même du cliquetis des crans de PC, que l’on perçoit plus, dans le véritable avion, de manière tactile qu’auditive. Reste que la maîtrise que l’on a de ses moteurs sans avoir à regarder les instruments est d’un niveau peut-être jamais atteint en simulation militaire. C’est appréciable dans les phases les plus complexes du vol. Le modèle de moteur équipant le F-14B est à la fois puissant – dans certaines configurations, on tient Mach 1 en plein gaz sec –, relativement économe en carburant et fiable. Même en faisant des sottises à forte incidence, on perdra l’avion avant de perdre un moteur.

Le jour où sortira le F-14A – inclus dans le module mais encore en cours de développement –, attention aux mauvaises habitudes car les Pratt & Whitney TF30 n’avaient ni les mêmes performances, ni les mêmes filtres à sottises, ni la même résistance aux mauvais traitements… Pour l’heure, nous avons là une admirable restitution d’une paire de moteurs qui vous propulsera du niveau de la mer au FL 400 en un éclair, et de la vitesse de l’escargot à celle de la balle de fusil en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Bien sûr, nous sommes en early access, et la poussée fait l’objet de petits ajustements à chaque update, tout autant que la traînée. Cela reste marginal et le niveau de simulation des moteurs et de leurs interfaces est tout simplement exceptionnel.

 

4 Systèmes (radar, nav; radio, ect..)

Le F-14B est un tissu de systèmes étroitement imbriqués, qui permettent à l’équipage de naviguer, de collecter des informations, d’en recevoir, de les traiter et de les partager. Tous ces systèmes sont puissants mais souvent relativement complexes. Ils nécessiteront donc un apprentissage méthodique et patient. Si vous souhaitez vous cantonner au rôle de pilote, il faudra au minimum comprendre tout cela pour pouvoir l’exploiter et collaborer efficacement avec votre RIO, que ce soit Jester ou un être humain. Si vous souhaitez occuper le siège arrière, j’ai deux nouvelles : une bonne et une mauvaise. La bonne, c’est que votre courbe d’apprentissage aura l’apparence majestueuse du mont Fuji. La mauvaise, c’est que le sommet n’est pas desservi par le métro et qu’il va falloir bosser pour y planter votre petit drapeau.

Navigation

Pour commencer, il y a les systèmes dédiés à la navigation. Nous avons là une centrale de navigation inertielle qui n’est pas associée à un GPS. Ce qui signifie qu’il faudra, pour les RIO, apprendre à la recaler en vol afin d’en tirer la quintessence. La bonne nouvelle, c’est que la bestiole est d’un fonctionnement assez intuitif. C’est un peu intimidant au début mais somme toutes très logique. Si vous visez exclusivement une carrière de pilote, sachez surtout que demander à Jester un alignement minimal avant de décoller a certes l’avantage de prendre peu de temps, mais vous laissera vite avec des instruments de navigation imprécis et un indicateur d’attitude dysfonctionnel. L’alignement minimum pour délivrer de l’armement (typique des décollages sur alerte) est chaudement recommandé. L’alignement fin (8 minutes tout de même, après démarrage des moteurs) sera à privilégier si possible. Pour compléter le tableau des systèmes de navigation, mentionnons aussi le TACAN et l’ICLS (un ILS exclusivement utilisé pour les approches sur porte-avions), sans oublier la possibilité de naviguer grâce aux balises non-directionnelles (NDB) au moyen d’un bon vieil automatic direction finder(ADF).

Communications

Continuons avec les systèmes dédiés à la communication. L’avion dispose de deux radios :  UHF 1 (AN/ARC-159) et V/UHF 2 (AN/ARC-182). Rien de spécial ici, si ce n’est que la fonction ADF de la première n’est pas implémentée (pourquoi Diable, d’ailleurs ?) et qu’il faudra pour cet usage recourir à la seconde. Mais sur le plan des communications, le gros morceau, c’est la liaison de données alias datalink. Elle fonctionne sous deux modes : communication de chasseur à chasseur ou de chasseur à plateforme (AWACS ou porte-avions). C’est tout à fait formidable en termes d’appréciation de la situation tactique, et ça permet de réserver quelques vacheries à des gens que l’on approcherait sur la pointe des pieds, radar éteint, pour se mettre en position favorable… Là encore, pour les pilotes, il va simplement s’agir de comprendre le système et les dialogues avec Jester. Pour les RIO, il y a de la manipulation à intégrer.

Le F-14B ne fait pas que naviguer et communiquer. Il détecte aussi. Et comme de juste pour un avion d’armes, il assure la conduite de tir. À ces fins, il dispose de quatre senseurs. Le premier, le deuxième, le troisième et le quatrième. Nooon ? Si, si!

Détection

Le premier de ces senseurs, c’est l’énorme radar AN/AWG-9. Pour l’instant, seuls ses modes air-air sont implémentés. Mais ils le sont joliment. Pour faire court, cette bestiole à la portée considérable peut fonctionner selon une vaste variété de modes et de sous-modes pour faire face aux contingences de la mission.

Capable de guider six missiles à guidage radar actif AIM-54 Phoenix sur six cibles distinctes en définissant lui-même l’ordre des cibles, l’AWG-9 fait ça en poursuite sur information discontinue (track while scan, TWS), envoyant des informations au missile jusqu’à ce que celui-ci devienne autonome via son propre radar (on dit que le missile est alors pitbull).
L’AWG-9 ainsi employé ne « verrouille » pas de cible pour émettre dessus en continu. Donc la cible ne reçoit pas d’alerte lock. Sauf quand le radar du missile lui-même se verrouille dessus, ce qui laisse fort peu de temps pour réagir. Early access oblige, ce beau tableau est gâché par l’absence d’indication du passage du missile en mode pitbull. Cela se traduit normalement par un clignotement de la cible.
Heatblur dit attendre qu’ED rende la chose possible dans DCS. Nous ne sommes qu’impatience et trépidation compulsive à ce sujet.
L’AWG-9 peut être très finement piloté par le RIO qui peut choisir de se passer des filtres Doppler pour détecter une cible se présentant sous un angle peu favorable, mais il faudra beaucoup de pratique pour distinguer un aéronef des échos renvoyés par le sol. Ce radar sait aussi faire du combat rapproché au profit des AIM-9 et du canon, et les contrôles associés sont alors à la disposition du pilote, via des commandes HOTAS dédiées. Un système Identification Friend Or Foe (IFF) est associé au radar, géré par le RIO.

Le deuxième senseur, c’est le Radar Warning Receiver (RWR, récepteur d’alerte radar). Il indique quel type de radar vous illumine, le relèvement de la menace et présente tout cela sur un petit écran dédié. Divers filtres, gérés par le RIO (et contrôlables par le pilotes via Jester), permettent d’exploiter ces informations au profit de l’appréciation de la situation tactique. La modélisation du RWR est très fine, avec un sens aigu du détail. La disposition des capteurs sur l’avion est simulée. Et donc les angles morts aussi. Changez régulièrement d’attitude et de cap en situation tendue, ou vous risquez de ne pas percevoir un radar qui vous illumine.

Le troisième senseur, c’est le Television Camera Set (TCS). C’est une caméra TV à fort grossissement placée sous le nez de l’avion, qui peut être asservie au radar et qui permet d’identifier visuellement un autre appareil. C’est fort pratique, pour peu que la visibilité soit bonne. Là encore, c’est le RIO qui exploite ce sympathique gadget.

Le quatrième senseur, quand il est embarqué, c’est la nacelle LANTIRN. C’est un pod de désignation laser à caméra thermique. Son usage premier est l’exploitation d’armes à guidage laser au profit de l’avion porteur ou de plateformes tierces.
Les habitués du A-10C ou du Harrier vont devoir faire un saut générationnel… en arrière. La bébête ne reviendra pas sur sa cible après que vous aurez excédé les capacités de giration de la caméra.
Elle peut toutefois être asservie à un point de passage. Enfin, en termes de résolution et de netteté de l’imagerie, on a un peu l’impression de retrouver les MFD des simulateurs des années 1980. Ce n’est pas la faute de Heatblur ! Cela reproduit fidèlement ce que l’on voyait quand on utilisait une nacelle à caméra thermique de la première génération…

Donc oubliez les approches à haute altitude et les identifications de cible à 25 nautiques. A 10.000 pieds du sol, l’identification formelle n’interviendra pas avant 11 nautiques pour un bâtiment. Souvent plus près pour un véhicule. Il faudra donc soigneusement préparer la passe avant de l’exécuter. D’autant qu’à l’heure actuelle, Jester ne sait pas encore gérer le LANTIRN. Il faudra désactiver ce brave homme et travailler à sa place.

Pour en finir avec ce bref tour d’horizon des nombreux systèmes dont dispose le F-14B, parlons du Head Up Display (HUD), qui fait couler beaucoup d’encre virtuelle sur les forums. Il est de première génération. C’est un système conçu pour le combat, où il présente le pipper canon, la symbologie dédiée au largage des bombes, etc. Pour cela, il est d’une efficacité redoutable. Pour tout autre usage, ce n’est qu’un système d’appoint.
Le HUD dispose de cinq modes : décollage, croisière, air-air, air-surface et atterrissage (ou appontage). Seuls les modes air-surface et atterrissage proposent l’affichage d’un vecteur vitesse. Aucun mode n’affiche la vitesse de l’appareil. Et dans tous les modes, l’affichage rame : son taux de rafraîchissement est relativement faible. Pas d’inquiétude, on s’y fait vite et même en dogfight au canon, ça n’empêche pas le travail de se faire très proprement.
L’horizon est, par défaut, décalé de 5 degrés vers le bas pour… ne pas surcharger l’affichage du HUD. Tout cela est parfaitement fidèle à la réalité, et attesté par les captures vidéo de HUD de F-14 que l’on trouve sur le net. Un bon conseil : éteignez le HUD pendant toute la durée de votre apprentissage, sauf pour le combat et, à la rigueur, l’appontage.
C’est ainsi que vous apprendrez à vous concentrer sur les instruments qui permettent de piloter le F-14 : l’altimètre, l’horizon artificiel, le badin, le variomètre et l’indicateur d’incidence.
Le HUD du F-14 n’est pas un instrument fondamental, contrairement à celui du F/A-18.

Modélisation armement

En termes d’armements, cette Early Access nous donne l’embarras du choix avec un vaste panel d’emports air-air et air-surface qui fonctionnent correctement, et il faut le souligner.

Air-Air

Pour l’air-air, nous avons droit à du Fox-3 (missiles à guidage radar actif) avec trois générations d’AIM-54 Phoenix : le A Mk-47, le A Mk-60 et le C Mk 47.
Les différences résident dans les performances générales, les lois de guidage et l’émission de fumée (le premier fume gras, le deuxième un peu moins et le troisième pratiquement pas).
Ce dernier aspect est important car la phase propulsée des missiles est très longue, offrant à l’adversaire l’opportunité de déceler visuellement le missile avant que celui-ci n’émette au moyen de son radar.
Nous avons du bon vieux Fox-1 avec l’AIM-7M Sparrow, et du Fox-2 avec les non moins bons vieux AIM-9L et M Sidewinder, certes tous secteurs mais ayant une préférence marquée pour la chaleur des tuyères.
Le canon de bord est le bon vieux M-61 de 20 mm. Associé à une symbologie très claire dans le HUD, il est absolument redoutable tant en air-air qu’en air-surface.

Air-sol

À propos d’air-surface, nous pouvons délivrer des bombinettes d’entraînement BDU-33, des bombes lisses Mk-81, 82, 83 et 84 en modes CCIP et CCRP (le mode loft est encore en développement), ainsi que des roquettes Zuni de 5 pouces. Sans oublier les bombes à guidage laser GBU-10, 12, 16 et 24.
Notons que cette dernière, destinée aux objectifs durcis comme les hangarettes d’aviation, ne suit pas la tache laser.
La faute en revient à ED : cette bombe dysfonctionne aujourd’hui avec tous les modules sous DCS. Et c’est fort dommage.
Enfin, vous pourrez délivrer des drones-leurres ADM-141 TALD au profit des copains qui font du SEAD en F/A-18C pour que les sites de SAM tirent sur les leurres et non sur les copains.
Il est certain qu’ils apprécieront, les copains.

 

5 Témoignages

Les testeurs CheckSix donnent leur avis

Plutôt que de faire un condensé des avis, nous avons préféré vous rapporter les avis des testeurs et d’un « débutant » sous DCS. Ils ont des parcours et des expertises différents. Nous espérons que cela vous aidera a vous forger votre propre opinion sur ce module.

Avis simer en Solo


Aquila : simer comfirmé, maitrise DCS  warbird + jets modernes.  

Du point de vue du simer soliste, nous avons là une modélisation admirable d’un avion de combat absolument exceptionnel, le tout rendu accessible par une interface astucieuse. Le module est à la hauteur de la légende. La maîtrise de l’avion en tant que simple objet volant est déjà un challenge. Celle des systèmes, en place avant comme en place arrière, en est un autre. Certes, c’est un peu complexe, mais c’est extrêmement gratifiant.

Cette grosse bête a beaucoup de choses à vous apprendre. Et chacun de vos progrès est sanctionné par une satisfaction incomparable.

Pour le joueur solo, ce module est plein de promesses, et il en tient déjà une bonne partie. Grâce à Jester, on pourra être un pilote heureux sans se sentir bridé par l’absence des systèmes gérés par le RIO ou par les allers et retours incessants entre les deux postes. Si l’envie vous prend d’aller faire un tour derrière pour y faire votre cuisine à la place de Jester, c’est possible.
Un pilote IA occupe votre siège en attendant votre retour et évitera que l’avion ne fasse n’importe quoi en votre absence. Il se commande depuis la place arrière avec la même roue que Jester et suit vos directives en termes de vitesse, de cap, etc.
En revanche, il ne navigue pas et ne combat pas. Il est tout à fait satisfaisant dans son rôle à un détail près : on aimerait qu’il sache décrire une orbite à altitude fixe. S’il te plait, monsieur Heatblur, tu nous fais ça ?

Si vous voulez un module de très haute qualité qui accompagnera vos loisirs pendant des années et vous verra continuer à progresser dans quatre ans, c’est celui-là qu’il vous faut. Si vous cherchez plutôt un avion cool et simple à prendre en main pour casser facilement deux ou trois MiG-29 IA en dog le soir avant de dormir, passez votre chemin.

Dimebug : simer comfirmé, maitrise DCS  warbird + jets modernes. 

Modéliser une telle machine, tout en offrant une aventure solo crédible est un véritable challenge. Si à 2, la charge de travail est déjà conséquente, seul avec une IA elle devient énorme : c’est l’ensemble de la machine qu’il va falloir maitriser à long terme. JESTER permet de temporiser, mais a un moment ou un autre, il faudra alterner entre chaque poste pour plus d’efficacité.
En effet, JESTER est à la fois fantastique et frustrant… Fantastique car il apporte un soutien qu’aucun module nous a proposé pour le moment. Son aide sera régulièrement bienvenue, surtout lorsque l’on débute. Cette IA a cependant ses limites, Jester n’est pas vraiment une IA mais plutôt un robot exécutant les ordres qu’on lui donne. Globalement, on active des scripts d’action que Jester déroulera jusqu’à l’ordre suivant. En plus d’apprendre à piloter l’avion, il faut donc aussi coacher Jester, ce dernier n’étant pas particulièrement autonome et ne fait pas preuve de beaucoup d’initiative.

Pour être efficace avec le F-14, c’est avant tout une question de tactique. Outre la stratégie, il vous faudra trouver le meilleur usage des capacités de JESTER, la bonne séquence d’ordres et actions. Pour y parvenir, HEATBLUR a mis au point un menu de commandement particulièrement efficace.

Le menu d’action est bien pensé (inspiré de ce qui se fait dans certain FPS, c’est donc rapide et efficace), il est pilotable par le regard en VR, au clavier, preuve que l’éditeur a pensé à tous les usages. Certaines actions appellent à des sous menu et à moins d’avoir à rentrer des coordonnées ou des fréquences ou il faut énumérer les chiffres un par un, cette ergonomie s’avère performante et simple à maitriser.

La ou Jester est bienvenu, c’est sur toutes les annonces de menaces. Il indique les départs missiles SAM (alliées et ennemis), une stratégie pour un break évasif. C’est à la fois efficace et bienvenu vue la faible visibilité arrière. En dogfight, il est parfois un peu dépassé par la cadence de certaines manœuvres et risque de temps à autre de vous donner quelques informations plus vraiment d’actualité. C’est une machine, mais il n’est pas infaillible.

JESTER est un peu basique ou simplet, Il n’en est pas moins efficace car bien utilisé, il s’avère souvent plus rapide qu’un humain RIO pour la détection radar par exemple. Pour le coté « IA » et humanité, Il est capable d’envoyer quelque piques humoristiques et conseils lors de certaines séquences clefs ou d’afficher de la combativité lorsque l’on croise un adversaire.

Même si il n’est pas parfait, JESTER est le compagnon qu’on aimerait parfois avoir sur d’autres modules comme la Gazelle. Pour un Essai, HEATBLUR a fait très fort en proposant de l’inédit, de l’innovant et quelque chose de très complet.

JESTER rend un jeu solo accessible, mais la prise en main n’en sera que plus longue si vous tenez a exploiter le potentiel réel du module. Pour palier aux défauts de Jester, il vous faudra maitriser les 2 postes de l’appareil. Il reste possible d’utiliser la machine de manière assez basique depuis le poste pilote, mais il ne faut pas espérer de bons résultats sans un gros travail de recherche pour développer une tactique exploitant au maximum les capacités de l’IA embarqué. Les gros succès se méritent sur F-14. Espérer jouer seul en tant que RIO n’est a mon avis pas viable sauf si l’on se contente de faire du BVR « prudent ».

Même en se limitant au poste « pilote », ce module offre l’une des meilleures expériences que peut proposer DCS. C’est à la fois un incontournable, mais aussi un des modules les plus exigeant si l’on veut tirer le maximum de la machine.

Hellcat : simer comfirmé, maitrise IL-2, DCS  warbird + jets modernes.

Pour moi ce module est excellent, certes Early access oblige, il manque des choses, mais il est suffisamment complet pour s’amuser.
Jester rend même le module accessible au plus grand nombre en tant que pilote.
La répartition des tâches et l’interface pour gérer le RIO depuis le poste avant, rendent le rôle de pilote accessible aux moins chevronnés de la simulation.
La difficulté sera donc pour le RIO, car la technologie des seventies avec tout ses boutons, interrupteurs et commutateurs, vous feront regretter un bon vieux MFD multi fonction, d’avions comme le Harrier ou le Hornet, ou tout est accessible rapidement.

III/JG52-Drach: simer débutant sur DCS. 

La claque, le pied, que du bonheur etc………………… Pourtant je n’utilise que la partie pilote.
Le démarrage c’est déjà du très bon, alors le seul défaut est d’effectuer les test hydro parce que les boutons sont mal placé (par Grumman ) alors même en vr un coup de CTRL+ SHIFT + / est obligatoire ou alors faut zapper ces test ( a vous de voir ).
En tout cas dès le nombre de click entendu le bruit du groupe à air et le bruit des moteurs que du bonheur. Au début super surpris par la vétusté du poste mais aussi du fait qu’il n’y a pas tant de bouton que cela. De plus c’est assez intuitif, comme quoi les ingénieurs ça sert a quelque chose
Le roulage ……………. et ben même là c’est sympa le bruit du roulage, les moteurs qui sifflent et les rappels à l’ordre de Jester sur la vitesse. Je n’oublie jamais que je ne suis pas seul et ça c’est un grand changement dans DCS.
Aligné dernière vérification (coup d’œil droite/gauche sur les ailes ) dans l’axe de la piste, roulette désactivée, freins, manettes de gaz poussées progressivement à fond (m’en fout de la puissance militaire ), j’ai presque l’impression de prendre le coup de pied au cul et de nouveau les bruits ( moteurs , vibrations ), je tire doucement sur le manche …………. la vache il monte vite. Je ramène à 95% je rentre le train et je passe en mode cruise. Et il continue à pousser le bestiau !!
le temps de regarder mes ailes se replier et de suivre cela avec l’indicateur je flirt avec le mach et de nouveau les vibrations !! Je baisse encore le régime et j’essaye de trimer le chat, je n’y arrive jamais parfaitement. J’ai vraiment l’impression que le moindre courant d’air, la moindre variation de régime change tout, tout le temps ! Mais c’est super plaisant, je relâche l’effort sur le manche et sur le palonnier et je compense, une fois fini je recommence parce que quelque chose a fait que ce n’est plus bon. Pendant ce temps Jester m’informe de la situation autour de nous, ami a 34 miles 11 heures ou a 10 miles 1h.
Jamais seul dans le chat ! Voilà mon premier terrain qui arrive, J’annonce l’approche.

Le contrôleur me renvoie le QFE, je coupe les gaz je prends mon cap je règle mon QFE, je passe en mode atterrissage et j’essaye de perdre de l’altitude. Mach 0.7 je sors les aérofreins en dessous de mach 0.4 le train les volets et je passe en mode auto les « spoilers ».
Coup d’oeil sur mon badin, coup d’oeil sur ma pente, le E et mon indicateur AOA, mon point de chute, ma pente, je remets des gaz que je recoupe rapidement, trop court, trop long, trop vite, trop lent, pas mal mais de nouveau trop court trop lent et le E……rester dans son domaine, tenir la bête.
Jester m’annonce 1000 pieds, puis 300 pieds, Alarme radar 200 pieds sol, Le trim, le manche, le palo, les gaz, tout en même temps et un petit coup de spoiler sortis, rentrés, sortis. TOUCHE, POSE, le vent me déporte, palonnier et a la bonne vitesse réactivation de la roulette et freinage………………… C’est qu il se pose court quand même !

Re-décollage et c’est reparti vers mon second aéroport le long de la cote russe et après ce sera le retour vers Kobuleti en se reposant sur les différents aéroports croisés. 1h45 de vol a chaque fois et aucune lassitude.
Il ne me reste plus qu’a opérer avec les portes avions mais ce sera encore une autre histoire de bonheur.
Franchement qu’il est bon !!



Avis simers en Multi

Témoignage  Multiplayer avec équipage  Pilote et RIO humains :
Ghostrider : Pilote (simer comfirmé, maitrise DCS  jets modernes)

 

Cela fait quelques années qu’Icemaker et moi partageons les mêmes cockpits dans différents simus et autres jeux (Arma III and co). Dés l’annonce du module et du poste RIO le choix fut naturel, nous formerons un équipage de F-14 full humain.

Le F14 et sa modélisation nous forcent en permanence à travailler en symbiose.
Coté pilotage les sensations sont la et bien la, piloter le F14 me fait replonger dans mes basiques un peu gommés par le pilotage d’avions à commandes de vol électriques. Le trim sera votre meilleur ami, ainsi que les modes du pilote automatique.
L’embryon de HUD et un pit parfois compliqué à lire (lisibilités du badin, vario et altimètres) ne facilitent pas votre pilotage. C’est vraiment la première fois que je n’arrive pas a connaitre en permanence mon altitude et ma vitesse, surtout que l’indicateur badin est un des plus étrange et compliqué à lire que j ai rencontré, sa position (mal choisie) vous cache l’aiguille juste quand votre vitesse arrive entre 170  et 120 Kts..

Au début il est assez déroutant de ne pas arriver facilement a tenir un palier, surtout en accélération.
La faute à la géométrie variable qui change le centre de gravité rendant votre réglage de trim non adapté. On a l’impression de piloter un warbird auquel on aurait attaché deux énormes réacteurs.
Contrairement au F-18C les moteurs sont très réactifs, les commandes de vols également. Il vous faudra particulièrement surveiller votre AOA car rien ne va empêcher votre avion de se mettre hors domaine, même si ce dernier vous « parle » et vous prévient de la précarité de votre manœuvre via des bruits, des vibrations, des flottements sur « les axes ». Donc doucement sur le tangage, car dépasser durablement les 20 degrés d’AOA surtout en basse vitesse déclenchera une vrille qui même si cette dernière vous parait « molle » elle nécessitera quelques milliers de pieds « sous la quille » pour pouvoir espérer en sortir.
Les performances du Tomcat sont également  aussi fortement impactées par la configuration et le pétrole embarqué. Le F14 n’est pas un dogfighter né, avec sa puissance rester rapide à distance ou en altitude est un bon choix pour contrer un adversaire plus manœuvrant que vous mais attention aux missiles IR car les 2 cracheurs de feu à l’arrière vont offrir une cible thermique idéale pour un Fox 2.

L’avion est très puissant, en pleine PC il « monte les escaliers » comme une fusée surtout si vous êtes « léger » mais qui dit 2 réacteurs dit deux fois plus gourmand et il vous  faudra surveiller comme le lait sur le feu votre niveau kero durant vos engagements, surtout si vous devez rentrer au PA.

Dés les premiers vols il fut clair que l’apprentissage aurait lieu à l’avant et surtout à l’arrière. Pas que mon RIO ne soit pas à la hauteur mais moi devant j’avais déjà les basiques de mon poste mais lui derrière devait tout apprendre ..
Au fil des vol nous avons trouvé nos marques, Icemaker devinant de quelles infos j avais besoin, moi anticipant son travail radar en lui donnant (quand possible) une plateforme stable et un « nez » bien orienté facilitant son travail de recherche.

La séparation des taches s’est mise en place naturellement, le réglage du tacan nécessite de quitter le pilotage trop longtemps pas de soucis le RIO  se charge de cela.
Le pilote est concentré sur son ravito difficile , pas de soucis le RIO l’encourage et prépare  le tacan vers le terrain de dégagement le plus proche.
Le pilote galère à gérer son circuit d’appontage, le rio gère la radio et annonce la vitesse et l’altitude et croyez moi cela fait du bien.
C’est une symbiose un travail d’équipe pour réussir la mission et ramener tout le monde à bord ..
Cette notion d’équipage est une réussite que l’on doit à HeatBlur.
Le module est une totale réussite !

 

Icemaker  : Rio  (simer comfirmé, maitrise DCS  warbird + jets modernes)
Parle-moi Goose!!
Je suis parti du postulat de ne pas piloter le F-14 (en tout cas le moins possible).
Avant la sortie du module nous avons décidé avec Ghostrider de jouer le jeu du Pilote + RIO humains à fond! Je prenais le rôle de Goose et lui celui de Maverick, sauf que là je vais éviter de mourir! Bon du moins j’aurais essayé !

Phase 1: Maitriser le walkman : Et oui madame le F-14B est livré avec un Walkman (baladeur à cassette magnétique des années 80)! Quel plaisir de lancer la lecture au moment ou Ghostrider décide de se lancer dans un rase-mottes dans les montagnes… et entendre la superbe bande son originale de Meteor totalement dans le style 80’s qui nous rappelle instantanément le film « Top Gun« . Cerise sur le Phoenix le walkman est connecté sur l’ICS donc le pilote profite aussi de la musique. Un mod éxiste déjà dans la zone de téléchargement de ED pour remplacer le contenu par la bande son originale du film éponyme.

Phase 2 : Comprendre ce qui se passe dans la grosse télé ronde devant soi! Et comment utiliser tous ces boutons et poussoirs de partout!

On voit que c’est un avion des années 70/80 une vraie borne arcade ce truc! Il a un joystick devant un écran avec des boutons, sauf que là, des boutons il y en a des dizaines, et pas tous super lisibles!
Après les quelques minutes de découverte on se rend compte de la masse de travail pour arriver au niveau de Jester… Quel mode radar choisir, comment vérifier si les contacts radar que l’on a, à l’écran sont amis ou ennemis?!

Et je parle pas du combat rapproché avec Ghostrider qui tourne dans tous les sens et moi qui me dévisse la tête avec mon casque de VR pour arriver à donner des informations pertinentes sur la position du Bogey. Sous les rires moqueurs de mon fils qui me regarde me tortiller dans tous les sens sur mon fauteuil en criant : ( il SHOOOTE BREEAK Droite!!, à 9h Haut, en virage montant gauche… Non! il repart en droite!!! Il plonge…) Bref un grand moment de pure simulation de vol entre amis! Quel pied! Heureusement le ridicule ne tue pas!

Bref au bout de quelques heures de vol, je commence à me sentir plus à l’aise avec le radar, le système d’armes et le tir multi-cibles, maintenant les discussions dans la radio (TeamSpeak) sont plus « classiques » :

J’active le Datalink, Je rentre la fréquence de l’AWACS, 3 contacts s’affichent sur le TID, je cale le cône du radar dessus.
Je passe le DDD en TWS Manuel, 
j’ajuste l’altitude avec le rotary du TDC, le radar les « voit ». 3 carrés sur la parie haute de l’écran du DDD, j’active l’intérrogateur IFF, aucun changement sur l’écran du DDD.

IceMaker : OK! 3 Contacts 60 nautiques 20 000 pieds en approche rapide, confirmés ennemis!

Je bascule le commutateur du C.A.P sur « Target Data », je sélectionne chaque contact avec le TDC et une préssion du premier trigger de celui-ci, puis j’appuie sur le bouton « Host », afin de bien visualiser que ce sont des avions hostiles.

Ghosrider : Bien pris j’ouvre à droite pour les prendre par coté, a 40 nautiques tu tires les deux premiers et on Beame…

Les contacts rentrent dans la zone définie par Ghostrider… Je place le curseur du TDC sur le premier des trois contacts et je presse la détente jusqu’au premier cran, ma cible est sélectionnée mais pas vérrouillée par le radar, elle est juste suivie.

IceMaker : 40 nautiques Fox 3!…

Première pression sur le bouton de tir des missiles, le clong! caracteristique de l’Aim-54C quittant son rail se fait entendre, le missile nous dépasse par le dessous en prenant de l’altitude, en nous gratifiant au passage d’un magnifique effet de souffle!
Je place le curseur du TDC sur le second contact, et de nouveau une pression sur la gachête tu TDC.

IceMakeR : Fox 3!… impact dans 60 secondes.

Seconde pression sur le bouton de tir missile, et même résultat…
Pendant que Ghostrider fait prendre un angle de 30 degrés à notre avion pour partir en gauche, je me sers du mache du TDC afin de garder les contacts dans le cône de détection du radar.
Je suis les deux missiles sur mon écran, ils se dirigent tout droit sur les contacts.
J’appercois de trés loin l’impact de mes missiles sur leurs cibles!

IceMaker : Splash One!
IceMaker : Splash Two!
Ghosrider : On recomite je passe en sparrow, passe-moi le plus proche sur le HUD.

Je sélectionne le dernier ennemi, et cette fois j’appuie sur le bouton PD STT, le faisceau du radar se focalise sur la cible et la vérrouille instantanément.

IceMaker : Tu l’as…
Ghostrider : Fox One!

Cette fois c’est Ghostrider qui tire un Sparrow, on le sent à peine partir, par contre on le voit bien fumer!
Je bascule le sélecteur du TID sur TV afin de suivre notre cible de plus près…

IceMaker : Je l’ai au TCS…
IceMakeR : Splash Three!
Ghostrider : On retourne au bateau.

Je règle les radios sur la fréquence du bateau, je fais l’appel à l’approche et règle le TACAN (pas facile en VR), jusque là Jester fait ça très bien, par contre, là, un RIO humain a un net avantage sur Jester : j’annonce l’altitude et la vitesse à intervalles réguliers à Ghostrider, afin qu’il puisse se concentrer sur son approche en ayant toutes les infos nécessaires.
Le posé n’est pas encore très très académique, mais on est à bord et sans casse, ça faisait longtemps que je n’avais pas transpiré autant pendant un vol, et je n’étais même pas aux commandes!

Même si la route pour maitriser tous les systèmes est encore longue, ce sera un vrai plaisir de la parcourir…
Hormis l’aspect mythique de cet avion, le F-14 de HeatBlur est la nouvelle référence en termes de qualité et finition d’un module sur DCS, surtout pour un module en Early Access! Ils viennent de placer la barre très très haut!
Une de mes meilleures expériences de simulation en multi-joueur depuis des décennies!
Bien-sur quelques bugs persistent et certaines choses sont à revoir ou améliorer : J’aurais apprécié un F-14 mieux entretenu car certains boutons sont simplement illisibles en VR, ainsi qu’un pilote IA plus… comment dire… vivant?! ça me permettrait de m’entrainer plus facilement pour utiliser les systèmes.
Pour moi cet avion est l’avion à utiliser en multi-joueur, et quand je reprends le F-18 je le trouve limite trop facile, même si en faite le F-18 est plutôt bien réussi.
Ce module permet de se rendre compte comment les avions militaires ont évolué afin de réduire la charge de travail du pilote et à quel point ils simplifient l’utilisation du système d’armes.
La question que l’on se posait avant la sortie du module de HeatBlur était : Sera t-il capable de nous faire oublier « Fleet Defender » la réponse sans aucune hésitation est OUI!
Bravo HeatBlur!

 

6 Conclusion

Conclusion  : un module pour tous ??

Les questions qui reviennent  souvent sur les forums sont:
Ce module hardcore est il à la hauteur des attentes,  va-t-il me convenir ?
Le F-14B est-il un bon module pour commencer ?
Vais-je pouvoir en profiter en solo ?
Mais où est passé Kelly Mcgillis ?!!!

 

Pour la dernière question C6 ne peut pas vous aider mais concernant les autres …
Pour tenter de répondre à ces interrogations il faut dépasser la passion et l’affection que nous pouvons avoir pour cet avion, ce mythe de l’aéronautique..
Ne vous faisons pas attendre ce module se positionne de facto comme l’un des plus réussis sous DCS.
Le F-14 ici modélisé dans sa version B se situe  à mi-chemin entre les jets gunfighter de la période Vietnam et les jets modernes à commandes de vols  électriques.

Ce qui implique que certaines aides et outils mis en place pour maitriser ces avions hyper pointus ne sont pas encore tous disponibles.

Il vous faudra donc maitriser parfaitement l’avion, ses systèmes et connaitre ses limites .
Pour les « Hardcore Simer » c’est juste un avion idéal, complexe, exigeant. Assez moderne pour pouvoir rivaliser avec des avions des générations suivantes. Assez versatile dans son emploi pour combler les adeptes du combat aérien (surtout en BVR) et offrir un volet air sol « moderne ».
Maitriser l’appontage de jour et de nuit avec cet avion sera surement une des plus belles satisfactions personnelles pour les fans d’opérations aéronavales.

Le F14B est un choix audacieux  pour débuter avec DCS, car il faudra au « pilote en herbe » bien étudier la documentation, de nombreuses heures de vol a apprendre les basiques, démarrage moteurs, alignement centrale inertielle, comprendre la gestion de la voilure à géométrie variable et bien sûr maitriser le système de navigation et d’armes et les procédures aéronavales.
Sans oublier apprendre à collaborer avec Jester sans qui rien n’est vraiment possible.
Mais ce module le mérite car comme déjà évoqué plus haut dans ce test, c’est une grande réussite.

9.1
Une nouvelle référence dans la simulation "hardcore"

Summary

HeatBlur  nous offre un des meilleurs modules hardcore DCS disponibles. HeatBlur se paye même le luxe de redéfinir la notion de multi-crew avec l'IA Jester qui même encore perfectible pousse l'immersion et la notion d’équipage à un niveau jamais atteint dans la simulation de combat !

9 Graphisme / Modélisation 3D
8.5 Système d'armes
9.2 Modèle de vol
9.5 Avionique - IA

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